
TRIO MICHAUX
​le dimanche 15 mars 2026 - 15h
MIM, Rue Montagne de la Cour 2, 1000 Bruxelles

TRIO MICHAUX
Un voyage à travers le son....
Le Trio Michaux emprunte son nom à Henri Michaux, peintre et poète belge dont l’œuvre nous habite par sa profondeur et son mystère. Il y a, dans ses couleurs mouvantes, dans ses lignes hésitantes ou fulgurantes, un écho à notre propre quête : celle d’un son en perpétuel surgissement, d’une harmonie fragile entre maîtrise et abandon.
​
Comme lui, nous cherchons non à figer, mais à révéler — par la musique — ce qui échappe, ce qui palpite, ce qui résiste aux contours. La musique devient alors un lieu de dépassement, un appel vers ce qui nous relie et nous transcende.
​
​Notre trio devient un espace de résonance, une recherche exigeante portée par l’élan d’un idéal commun.
Les musiciens
Elina Buksha - violon
Mihai Cocea - alto
Kacper Nowak - violoncelle
Le programme
Mozart & Penderecki
​
Deux œuvres, deux mondes. Deux compositeurs au sommet de leur art. Deux visions du trio à cordes portées à leur incandescence.
​
Le Divertimento pour violon, alto et violoncelle en mi bémol majeur, K. 563, composé par Mozart en 1788, est une œuvre de plénitude et d’élégance souveraine. Derrière le mot "divertimento" se cache un monument de la musique de chambre, écrit avec une maîtrise formelle absolue. C’est une œuvre à six mouvements :
I. Allegro
II. Adagio
III. Menuetto – Trio
IV. Andante – Thema mit Variationen
V. Menuetto – Trio I – Trio II
VI. Allegro
​
​Chaque mouvement révèle une facette de l’art mozartien : le souffle mélodique, l’inventivité rythmique, l’équilibre des timbres, la légèreté alliée à une profondeur intérieure.
​
L’ensemble forme un archipel d’émotions parfaitement construit, où le jeu devient art, et l’art, évidence.
À l’autre extrémité du programme, le Trio à cordes de Krzysztof Penderecki, composé en 1990–91, offre un miroir sombre et saisissant. Il comprend deux mouvements :
I. Allegro
II. Lento
​
Cette œuvre, issue de la dernière période créatrice du compositeur, mêle un langage expressif post-romantique à une écriture incisive, tendue, parfois presque brutale. L’Allegro est une lutte, une énergie canalisée dans une forme presque classique, tandis que le Lento déploie une lente incantation, dense, chargée d’ombres et de mémoire. Ici, la matière
sonore devient presque organique, les lignes se heurtent, se cherchent, se fondent.
​
Entre ces deux pôles – la lumière cristalline de Mozart et les sédiments brûlants de Penderecki – se dessine une trajectoire. Une ligne de tension, de questionnement, de dépassement.
​
Et c’est là que l’écho avec Henri Michaux se fait entendre. Comme dans ses encres et ses textes, cette musique semble avancer à tâtons, explorer le souffle, bondir hors du cadre, révéler ce qui tremble sous la surface. Mozart comme Penderecki, chacun à sa manière, traversent le visible pour rejoindre quelque chose de plus nu — un espace intérieur que
seule la musique peut atteindre.​